News from Home/News from House

Amos Gitaï

2005, 97 min. France, Belgique, Israël

Synopsis

C’est un film tourné plusieurs fois pendant vingt-cinq ans. Il raconte l’histoire d’une maison à Jérusalem et de ses habitants. C’est comme observer un site archéologique humain. Juste avant la guerre de 1948, la Maison appartenait au docteur Mahmoud Dajani. Puis la famille Touboul, de Colomb Béchar, s’y est installée. Son nouveau propriétaire, Haïm Barkai, un économiste, utilise des pierres des montagnes de Hébron pour la transformer (House / La Maison, 1980). En 1998, Amos Gitaï est retourné sur le site de la maison et dans le quartier, la rue Dor Dor ve Dorshav (« chaque génération et ses maîtres ») : Une maison à Jérusalem expose une nouvelle fois les rapports entre Israéliens et Palestiniens, entre habitants passés et présents. A sa façon, chacun devient la métaphore du destin de cette terre. Dans News from Home/News from House, le tailleur de pierres du premier film a aujourd’hui 70 ans. Il habite le nouveau village de Wallaja. Une partie de la famille Dajani vit à Amman. Certains habitants de la rue Dor Dor ve Dor Shav sont encore là.
La « Maison » n’est plus cet espace commun qui unissait le premier film au deuxième. La juxtaposition des récits et des souvenirs se substitue maintenant au site de La Maison et d’Une maison à Jérusalem. L’espace est devenu un espace mental. Le lieu s’est décomposé en un microcosme qui se prépare à l’exil, intérieur ou extérieur. Au cours de ces vingt-cinq années, la réalité concrète s’est transformée en souvenirs, en mémoires. Nous assistons à la création d’une identité nouvelle, une identité de diaspora. Pour le cinéaste, le voyageur dans ces lieux, la réalité est une juxtaposition de ces fragments de mémoires contemporaines et anciennes que nous revisitons.
« Récemment, le projet de Mur du gouvernement a inclut une section qui sépare deux villages de Cisjordanie, Batir et Walaja, de leurs terrains agricoles. Le Mur passe entre les maisons et la terre, large cicatrice qui barre le paysage, qui bloque l’accès aux villages et détruit le vaste système d’irrigation qui servait depuis plus d’un siècle, sinon plus. Le tailleur de pierres de mon film de 1980 vient de Walaja. J’ai décidé de retourner à Jérusalem Ouest, à la maison qui a été le suet de deux films, en 1980 et en 1998. Aujourd’hui, le tailleur de pierres a 70 ans. Monsieur Dajani, le propriétaire d’origine, vit à Jérusalem Est. Son cousin Rabija vit à Amman. Il y a aussi Claire Cesari, l’actuelle propriétaire, Steve Levy, l’entrepreneur du chantier d’à côté, et Michel Kichka, le voisin. Des nouvelles du pays, des échos de deux chapitres précédents. La désintégration de la maison et de ses habitants. L’éparpillement aux quatre vents en fragments qui se rassemblent en diasporas, au Canada, en Jordanie, à Gaza. Pour le cinéaste, celui qui voyage dans des lieux comme ceux-là, la réalité devient juxtaposition de ces fragments de mémoires anciennes et contemporaines. » (Amos Gitai)

Production

Agav Films, coproduction Agat Films & Cie, Artemis Productions, ARTE France

Image

Haim Asias

Son

Ravid Dvir, Alex Claude, David Gillain

Montage

Isabelle Ingold