Touch

Shelly Silver

2013, 68 min. États-Unis

Synopsis

Un homme revient, après cinquante ans, à Chinatown pour s’occuper de sa mère mourante. Il est bibliothécaire, homosexuel, observateur, imitateur. Il passe son temps à collecter des images et nous les observons avec lui. Essai raconté du point de vue d’un homme, Touch est aussi une fiction, car cet homme est un personnage inventé, un amalgame de recherches, d’interviews, de propos off, de secrets, d’invraisemblances et de désirs flottants. Cet homme, qui ne nous dit jamais son nom, revient à la fois comme un initié et un étranger dans un quartier dont il s’est échappé aussi vite qu’il a pu à l’adolescence.  

« Chinatown, New York. Un homme observe. En off et en chinois, il évoque son passé de natif de ce quartier, quitté il y a 50 ans. Fenêtres, trottoirs, escaliers d’incendie, célébrités du cinéma autobiographique venues tourner ici et dont l’observateur fait « ses figurants »… La poésie photographique des inserts urbains fait presque oublier de s’interroger sur le narrateur lui-même, sur sa prolixité redoublée par des cartons silencieux. Dans ce film réalisé par une femme américaine, l’homme – bibliothécaire, homosexuel, sinophone – est une invention. Mais comme il le dit à propos de tout autre chose, « les mots rendent l’impossible imaginable » : la morsure documentaire a eu lieu, cet homme existe, par la puissance d’une voix qui fabrique « une machine à regarder, une machine à m’enseigner comment regarder« . 
En revendiquant la matière documentaire en même temps que l’écriture fictionnelle, Shelly Silver mesure la possibilité pour un point de vue imaginaire d’atteindre une vérité plus subtile que celle de l’autobiographie. « Je suis à la recherche d’un mensonge qui révélerait le monde. » (c’est encore l’homme qui parle, bien sûr…). » 
(Charlotte Garson – Cinéma du réel 2013)

Production

House Productions

Image

Shelly Silver

Son

Bill Seery

Montage

Cassandra Guan, Shelly Silver