Transports urbains

Marcel Gibaud

1948, 8 min. France

Synopsis

« Dans les années 45-52, le court-métrage français ne bénéficiait pas encore des subventions de la part du Centre du Cinéma. Il était donc dépendant, avant tout, de commandes d’entreprises industrielles ou de services publics particuliers. Des documentaires, donc. Mais le genre était ennuyeux – d’où le terme de « docucus ». Je m’arrangeais pour les éviter, en arrivant en salle quarante minutes après le début de la séance. D’où l’astuce de certains cinéastes, qui sauvaient les meubles grâce à l’humour, du commentaire surtout, un humour pince-sans-rire pour ne pas déplaire au commanditaire, qui, souvent, n’y voyait que du feu… 
Ce film de Gibaud est intéressant parce qu’il fait toute une montagne du geste le plus anodin – comment monter sur le tramway en mettant sur le marchepied le pied droit, puis le pied gauche. Ça fait rire quand on répète maintes fois les termes « et électrique » après l’énoncé de l’appellation de la société gérant les tramways. Je n’ai pas vu le film depuis cinquante-sept ans, mais je me souviens encore de la séquence où Gibaud nous laisse croire que deux trams, roulant dans des sens opposés, vont se télescoper. La caméra monte alors vers la croix de l’église ; la catastrophe est inévitable. Mais soudain, il y a bifurcation dans les rails… ouf, on a eu chaud ! Et puis, ça ne dure que huit minutes, brièveté indispensable pour une pochade. » 
(Luc Moullet)

Production

Panthéon Productions