Accords-Raccords-Désaccords – Syndicalisme et cinéma

La Fédération du spectacle : une fédération sans scission (ou presque), pas sans histoire.

Avouons-le tout de suite : le cinéma est entré tardivement dans le champ des préoccupations syndicales. Il est vrai que cette industrie officiellement apparue en 1895, comme la CGT, revêtit longtemps un caractère artisanal et qu’elle embaucha d’abord relativement peu de monde, sur des sites essentiellement placés en région parisienne ou dans le sud de la France. Les gros bataillons du prolétariat, attirant en priorité l’attention des syndicats, se situaient dans les mines, les transports, la métallurgie, pas dans les studios de la porte de Montreuil ou d’Epinay. Tirer la pellicule, la colorer (aux pochoirs ou dans des bains de couleur), construire et peindre des décors nécessitait certes l’existence d’un « prolétariat du film », mais cette industrie peu demandeuse de main-d’oeuvre fut du reste longtemps précaire et saisonnière. (On tournait aux beaux jours, on embauchait le temps d’un film). Et l’on connaît par ailleurs le peu d’empressement des premiers syndicats à défendre sur le long terme la main-d’oeuvre féminine, abondante dans les laboratoires et les métiers de la pellicule.

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