« La vie est à nous » de Jean Renoir

2021

« la vie est a nous » de jean renoir 2021 « la vie est a nous » de jean renoir documentaire de commande et de propagande realise par jean renoir, « la vie est a nous, ecrivait andre bazin,  sera toujours discute mais avec le temps il constituera un document de plus en plus precieux sur l’esprit 1936. a cause de cela, il rime dignement avec le crime de monsieur lange ».  si le cinema est « une fenetre ouverte sur le monde » selon la formule souvent repetee par jean renoir, ajoutons que la radio (et le podcast) aussi – en particulier en ce temps de confinements, de couvre-feux et de fermeture de salles…nous sommes donc heureux de vous proposer une emission de france culture consacree au documentaire de jean renoir, film que vous pouvez aussi voir sur le site de cine-archives. « produit par le parti communiste francais en vue de la campagne pour les elections de mai 1936 – qui porterent au pouvoir le front populaire – la vie est a nous fut tourne par une equipe de cineastes et techniciens militants communistes ou sympathisants. le film est a la fois un documentaire, un montage de bandes d’actualites et une suite de sketches. jean renoir et son equipe ont dose les divers elements avec justesse et tact. meme si l’on voit la vie est a nous sans savoir que c’est un film de jean renoir, il est aise de reconnaitre sa maniere dans le moindre mouvement d’appareil. les discours politiques, par exemple, sont filmes comme au debut des bas-fonds, la tirade du ministre qui sermonne jouvet, la camera tres lentement tournant autour de thorez sur un rail courbe. la vie est a nous s’acheve exactement comme boudu : la camera est dans un fosse filmant en contre plongee un defile de militants chantant non plus « sur les bords de la riviera » mais carrement « l’internationale » et parmi ces « camarades » il est possible de reconnaitre les « copains » : julien bertheau, itkine, roger blin, gaston modot, brunius, fabien loris, jacques becker et, pour la premiere fois a l’ecran, madeleine sologne. la vie est a nous, ecrit par renoir en collaboration avec vaillant-couturier, interdit par la censure, n’a jamais ete projete qu’en seances privees et gratuites. il n’est pas inutile de souligner que la vie est a nous est un tres bon film. »francois truffaut  ressortie dans la foulee de 1968, la vie est a nous fut salue par les cahiers du cinema, en  particulier par un article collectif signe par pascal bonitzer, jean-louis comolli, serge daney, jean narboni et jean-pierre oudart (mars 1970, n°218). la vie est a nous la vie est a nous la vie est a nous

Le « Féminisme ouvrier » à Filmer le travail

2020

le « feminisme ouvrier » a filmer le travail 2020 le « feminisme ouvrier » a filmer le travail dialogue croise sur le « feminisme ouvrier » avec tangui perron (historien et charge du patrimoine a peripherie), francois perlier (realisateur d’un film sur martha desrumaux) et amandine tabutaud (doctorante en histoire, universite d’evry paris saclay) mardi 11 fevrier 2020 a 16h a filmer le travail (mediatheque francois mitterand – 4 rue de l’universite – poitiers) a partir de la figure de martha desrumeaux (1897 – 1982) et d’autres figures feminines ouvrieres (josephine pancalet, rose zehner…) jusqu’aux luttes d’ouvrieres de ces dernieres decennies (annees 1970 et 1980) et celles, plus recentes, des gilets jaunes, seront ici interrogees les specificites d’un militantisme au feminin ainsi que les representations baties et vehiculees autour des femmes en lutte. la rencontre sera accompagnee d’extraits de films et de photos. extrait : les ouvrieres de sonolor (la courneuve) manifestation du 23 mars 1979 a paris communement appelee « la manif des siderurgistes lorrains »

Court d’Histoire : « La grande lutte des mineurs – CGT & cinéma »

2017

court d’histoire : « la grande lutte des mineurs – cgt & cinema » 2017 court d’histoire : « la grande lutte des mineurs – cgt & cinema » « la marche du monde » est au festival international du court-metrage de clermont-ferrand. le festival est a la fois une vitrine mondiale de la creation cinematographique, mais aussi un laboratoire visuel de l’etat du monde auquel rfi s’associe pour un programme sur mesure intitule « court d’histoire ». cette reflexion autour de la memoire cinematographique de nos societes, a commence par « nuit et brouillard » d’alain resnais, a continue en 2011 par des films sur la guerre d’algerie, et se poursuit en 2012 par le cinema militant et propagandiste de la cgt, la confederation generale du travail qui, au lendemain de la guerre mondiale, est le premier syndicat francais. nous decouvrons deux films : – journees de printemps, un film realise par de jeunes syndiques du cinema parisien a l’occasion des fetes de la jeunesse du 31 mai et 1er juin 1947 organisees par la cgt. competitions sportives, defiles avec illustration des metiers et des provinces, visite d’une exposition… malgre l’expulsion des ministres communistes debut mai, le ton est encore a la mise en avant de la « reconstruction » a travers une jeunesse magnifiee… – la grande lutte des mineurs, realise benevolement par les techniciens et travailleurs de l’industrie du film cgt. le consensus issu de la liberation est termine et une periode de luttes s’amorce. au niveau international, la guerre froide a debute. a l’automne 1948, tous les bassins houillers de france entament une longue greve qui sera durement reprimee. ce court metrage « d’agit prop » en retrace quelques aspects importants. interdit par une decret special, il circulera principalement dans les reseaux militants. voir le film sur le site de cine-archives journees de printemps la grande lutte des mineurs la grande lutte des mineurs

Table ronde au festival de Cannes : 46, l’année fondatrice

2017

table ronde au festival de cannes : 46, l’annee fondatrice 2017 table ronde au festival de cannes : 46, l’annee fondatrice a l’occasion du 70e festival de cannes frederique bredin, presidente du cnc, et thierry fremaux, delegue general du festival de cannes, ont le plaisir de vous convier a la table ronde  46, l’annee fondatrice animee par tangui perron, historien et charge du patrimoine a peripherie mercredi 24 mai 2017 de 14h30 a 16h00 salon des ambassadeurs / palais des festivals avec les interventions de : morgan lefeuvre, attache temporaire d’enseignement et de recherche (ater), universite de rennes 2olivier loubes, professeur, lycee saint-sernin a toulousepascal ory, professeur, universite de paris 1michel pigenet, professeur, universite de paris 1

« Je t’ai dans la peau » de Jean-Pierre Thorn

2015

« je t’ai dans la peau » de jean-pierre thorn 2015 « je t’ai dans la peau » de jean-pierre thorn livre-dvd je t’ai dans la peau de jean-pierre thornedition avril 2014 le film je t’ai dans la peau un etonnant destin de femmes librement inspire d’une histoire vraie. jeanne sera religieuse, amante d’un pretre, leader syndical et feministe ne cessant d’affronter l’eglise et au parti: une vie tumultueuse qui embrasse en raccourci l’aventure d’une generation et de ses reves les plus fous, des annees 50 au 10 mai 1981. a l’origine du film, un fait divers authentique: le suicide en octobre 1981 d’une permanente syndicale de 52 ans dont la presse s’etait fait l’echo. sa derniere lettre disait : « ceci est la fin d’une grande histoire d’amour avec la classe ouvriere… je suis le dos au mur… » je t’ai dans la peau de jean-pierre thorn, film flamme / livre-dvd, cinema hors capital(e) numero 3, editions commune, 2014 – 25 E

« Comme des lions de pierre à l’entrée de la nuit » de Olivier Zuchuat (2014)

2014

« comme des lions de pierre a l’entree de la nuit » de olivier zuchuat (2014) 2014 « comme des lions de pierre a l’entree de la nuit » de olivier zuchuat (2014) sans doute y a-t-il un « cinema des iles » – tant dans le documentaire que dans la fiction – et ce cinema des iles est majoritairement un cinema de l’enfermement. l’ile y est rarement le lieu de l’utopie – qui peut rapidement, de surcroit, se transformer en cauchemar. la derniere image de comme des lions de pierre a l’entree de la nuit renvoie sans doute a l’idee d’une utopie au rabais, de vacances sans histoires, sans memoire non plus, ou les iles grecques serviraient de decors interchangeables aux representations formatees. cet essai cinematographique, consacre a l’ile de makronissos, nous dit pourtant le contraire. makronissos fut pendant des annees (de 1947 au debut des annees 1950) un lieu de relegation et de travail force, de brimades et d’humiliations, de tortures et de « reeducation » pour des dizaines de milliers de militants et de militaires (ou de leurs proches) suspectes de communisme. il faudrait aussi ajouter a cet inventaire macabre des executions massives, des mutilations et des suicides, de nombreux cas de folie. c’est que durant la guerre froide, la monarchie grecque (d’extreme droite), fortement soutenue par la grande-bretagne et les usa, entendait eradiquer le communisme, apres une sanglante guerre civile qui faisait elle-meme suite a la seconde guerre mondiale (pendant laquelle de nombreux communistes grecs se montrerent heroiques)[1]. le realisateur olivier zuchuat n’a pas cependant souhaite realiser un documentaire historique conventionnel ni meme traditionnel, detaillant les faits et faisant sagement se succeder images d’archives, temoignages et analyses… son parti pris, d’une grande coherence et d’une beaute indeniable, est plus original, si ce n’est radical. olivier zuchuat entend faire resonner les pierres, les images et les mots. il est vrai qu’il beneficie d’une matiere exceptionnelle, soit la poesie du camp de makronissos, dont le representant le plus connu est yannis ritsos (auquel on pourrait ajouter le poete tassos lividatis)[2]. le realisateur confirme ici ce truisme parfois oublie : le cinema se compose d’images et de sons. non seulement les textes litteraires sont particulierement bien dits, mais olivier zuchuat tisse deux autres fils a cette ligne narrative sonore : la belle voix de jean-claude dauphin egraine ponctuellement et sobrement les informations necessaires, les menaces et les ordres abjects des gardiens du camp sont comme craches par un megaphone. de longs travellings sur les maigres ruines du lieu, des plans sur l’unique arbre de cette ile sans eau, tordu par « le vent qui rend fou », des images de propagande occidentale tendant a eriger cet enfer en camp modele – on a deja vu cela ailleurs – finissent par faire rendre gorge a ce tas de cailloux. le spectateur sortira peut-etre d’une seance de comme des lions de pierre a l’entree de la nuit emu, rassure et amer. ce documentaire – mais combien en faudrait-il ? – est un caillou supplementaire dans la charentaise d’une pensee occidentale utilisant lourdement le concept de « totalitarisme » pour mieux cacher ses propres crimes. certes, ce film se situe dans la belle filiation des essais cinematographiques (on songe a certains films de jean-daniel pollet) mais peut-etre anticipe-t-il la disparition des temoins ; il participe en tout cas a une ecriture poetique et politique de l’histoire[3]. tangui perron [1] pour avoir une idee precise et documentee de cet episode de l’histoire grecque, voir le livre de joelle fontaine, de la resistance a la guerre civile en grece, 1941-1946, la fabrique editions, 2012. [2] le n° 967-968 de la revue europe (novembre-decembre 2009) a consacre une partie de son sommaire a la poesie de yannis ritsos et a celle du camp de makronissos. [3] avec un traitement different, 200 000 fantomes de jean-gabiel periot (visible sur le net) – qui evoque de maniere emouvante le bombardement d’hiroshima – releve d’une demarche sur certains points similaire. l’absence des temoins n’interdit pas que l’on rende hommage aux victimes ; l’auscultation topographique et poetique des lieux revet une dimension politique. comme des lions de pierre a l’entree de la nuit comme des lions de pierre a l’entree de la nuit

Communisme, féminisme et banlieue ou les itinéraires de Muguette Jacquaint

2012

communisme, feminisme et banlieue ou les itineraires de muguette jacquaint 2012 communisme, feminisme et banlieue ou les itineraires de muguette jacquaint d’aubervilliers et la courneuve a l’assemblee, du sous-proletariat aux marches republicaines du pouvoir, l’itineraire de muguette jacquaint pourrait s’apparenter a la biographie edifiante d’une militante. pourtant, nous nous interesserons d’abord a une vie particuliere, en l’inserant dans un contexte historique precis et dans un territoire (la seine-saint-denis). enfant d’aubervilliers, elue de la courneuve, os de sonolor, deputee, muguette jacquaint a tente de conjuguer revolte individuelle et actions collectives. a partir d’extraits de films, de photos, de rushes rares ou inedits, nous explorerons l’histoire ouvriere sur plus d’un demi-siecle : les manifestations contre « ridgway-la-peste » et la mort d’hocine belaid, la campagne pour la liberation d’henri martin, les manifestants assassines du metro charonne, les mobilisations contre les fermetures d’usines, les luttes de femmes. participent a cette seance fanny gallot, chercheuse, michel pigenet, professeur a paris 1, et de nombreux temoins. par cette seance au cinema l’etoile de la courneuve, nous melerons a plusieurs voix l’analyse, l’hommage et le temoignage. samedi 31 mars  2012 la courneuve prise de parole de muguette jacquin en 1982 prise de parole de muguette jacquin en 2003

Rose Zehner photographiée par Willy Ronis, de la militante à l’icône

2009

rose zehner photographiee par willy ronis, de la militante a l’icone 2009 rose zehner photographiee par willy ronis, de la militante a l’icone en mars 1938, mandate par le journal regards, willy ronis realise une serie de cliches dans l’usine citroen-javel occupee par ses ouvrieres et ouvriers. publiee plus de quarante plus tard, une de ces photos, celle de la militante rose zehner haranguant la foule des grevistes, va devenir une icone du front populaire et du mouvement social.cette table ronde se propose de revenir sur l’histoire d’une greve meconnue – celle des metallurgistes de la region parisienne au printemps 1938 –, sur l’itineraire d’une militante et, enfin, sur le destin d’une image. onzieme conference (illustree et participative) d’ « histoire d’un film, memoire d’une lutte », cette table ronde est aussi la premiere d’un cycle desormais baptise « les vies proletaires ». concue avant la disparition de willy ronis, survenue le 11 septembre, cette rencontre sera l’occasion de lui rendre un premier hommage. projection : projection d’extraits des metallos (1938) de jacques lemare et d’un voyage de rose (1983) de patrick barberis. invitees : daniele fraboulet (professeur d’histoire contemporaine a l’universite paris xiii), danielle tartakowsky (professeur d’histoire a l’universite paris viii) et francoise denoyelle (maitre de conferences a l’universite lille i et professeur d’histoire de la photographie a l’ecole louis-lumiere). conception et animation de la table-ronde : tangui perron, charge du patrimoine et de l’action culturelle a peripherie. collaboration : sylvie zaidman (archives departementales), myriam goncalves (phototheque de l’ihs-cgt), julien pornet et catherine roude (peripherie), meyer (tendance floue), stephane kovalsky, david metra, willy vainqueur (photographes), rapho, patrick barberis (cineaste), aaa production. partenaires : la region ile-de-france, archives departementales de la seine-saint-denis, institut cgt d’histoire sociale et sa phototheque, institut cgt d’histoire de la metallurgie. mercredi 30 septembre 2009archives departementales de la seine-saint-denis rose zehner, deleguee cgt, haranguant la foule des grevistes, usines citroen-javel, 23 mars 1938© willy ronis/rapho/eyedea selection bibliographique

1968 et les luttes dans l’automobile

2008

1968 et les luttes dans l’automobile 2008 1968 et les luttes dans l’automobile pour ce quarantieme anniversaire de 1968, (presque) chacun s’accorde sur l’importance du “mai 68 ouvrier”, si ce n’est sur l’exceptionnalite de “l’insubordination ouvriere”. cependant, bernard pudal et jean-noel retiere (dans mai-juin 68) ont pointe ce qu’ils nomment un “deficit de memoire ouvriere”. pour eux, la solution viendraient a penser “par cas” et par “branche”. or, avec les films sur les greves dans l’automobile en region parisienne, l’occasion est trop belle pour esquiver cet appel. l’historien dipose la en effet d’un beau “corpus” refletant tant la diversite des lieux et des situations que celle des regards. ainsi, flins, citroen-nanterre, renault billancourt et renault-cleon ont tous ete filmes dans des optiques politiques et esthetiques differentes. pour cette dixieme table ronde, “histoire d’un film, memoire d’une lutte” va de nouveau confronter paroles et analyses des historiens et des acteurs de l’evenement. sera egalement mis en perpective cette production d’images inedites. documents: aimable comme une porte de citroen – temoignage d’andre jobez paru le 7 mai 2008 dans l’humanite1968 et les luttes dans l’automobile – filmographie cette table ronde a lieu dans le cadre de l’exposition de photos des archives departementales et de “memoire d’humanite » : “mai 68 : instantanes d’humanite » invites : nicolas hatzfeld,  historien de  l’automobile, auteur des gens d’usine, 50 ans d’histoire a peugeot-sochaux (edition l’atelier), co-auteur avec jean-louis lourbet de les sept vies de poissy et ancien ouvrier etabli, et des anciens grevistes et syndicalistes de nanterre, javel, saint-ouen, billancourt et flins… montage des films militants : julien pornet conception et animation de la table-ronde : tangui perron, charge du patrimoine et de l’action culturelle a peripherie. partenaires : peripherie, archives departementales de la seine-saint-denis, instituts cgt d’histoire sociale de l’ile de france, de la seine-saint-denis et de metallurgie, phototheque de l’ihs-cgt, la region ile-de-france. mardi 20 mai 2008archives departementales de la seine-saint-denis © photogrammes « on vous parle de flins » guy devart – iskra l’humanite dimanche – juin 68 : les trois morts de mai par tangui perron

Radio Lorraine Coeur d’Acier

2006

radio lorraine coeur d’acier 2006 radio lorraine coeur d’acier « radio lorraine coeur d’acier », fondee suite a une decision de la cgt, a ete creee pour populariser la lutte des siderurgistes lorrains qui connut une etape spectaculaire avec la marche du 23 mars 1979 a paris. « rlca » fut aussi une aventure radiophonique innovante et populaire que le gouvernement d’alors essaya de faire taire par de nombreux moyens. mais, suite a des dissensions politiques et aussi pour des raisons economiques, ce fut la confederation qui mit fin a cette « radio libre » qui etait aussi une radio de lutte. « radio lorraine coeur d’acier » apparait aujourd’hui comme un moment fructueux (et parfois douloureux) d’un journalisme radiophonique mettant au centre de ses interets la question sociale, chose assez rare dans le paysage mediatique passe et present. projection (extraits) : lorraine coeur d’acier – une radio dans la ville d’alban poirier et jean serres introduction : christian beauvais, president de l’institut cgt d’histoire sociale de la seine saint-denis. invites : ingrid hayes, historienne, michel pigenet, historien, marcel trillat, journaliste et realisateur, jacques dupont, journaliste, michel olmi, responsable de l’ul cgt de longwy en 1979, velia di sabatino, actrice de la radio, hubert doucet, syndicaliste … conception et animation de la table-ronde : tangui perron, charge du patrimoine et de l’action culturelle a peripherie. collaboration : myriam goncalves, phototheque de l’ihs-cgt. partenaires : institut cgt d’histoire sociale de la seine saint-denis, phototheque de l’ihs-cgt. mardi 5 decembre 2006 archives departementales de la seine-saint-denis © r. frieman-phototheque ihs-cgt

Accords-Raccords-Désaccords – Syndicalisme et cinéma

Auteur(s) : Tangui Perron
2003

accords-raccords-desaccords – syndicalisme et cinema 2003 tangui perron accords-raccords-desaccords – syndicalisme et cinema la federation du spectacle : une federation sans scission (ou presque), pas sans histoire. avouons-le tout de suite : le cinema est entre tardivement dans le champ des preoccupations syndicales. il est vrai que cette industrie officiellement apparue en 1895, comme la cgt, revetit longtemps un caractere artisanal et qu’elle embaucha d’abord relativement peu de monde, sur des sites essentiellement places en region parisienne ou dans le sud de la france. les gros bataillons du proletariat, attirant en priorite l’attention des syndicats, se situaient dans les mines, les transports, la metallurgie, pas dans les studios de la porte de montreuil ou d’epinay. tirer la pellicule, la colorer (aux pochoirs ou dans des bains de couleur), construire et peindre des decors necessitait certes l’existence d’un « proletariat du film », mais cette industrie peu demandeuse de main-d’oeuvre fut du reste longtemps precaire et saisonniere. (on tournait aux beaux jours, on embauchait le temps d’un film). et l’on connait par ailleurs le peu d’empressement des premiers syndicats a defendre sur le long terme la main-d’oeuvre feminine, abondante dans les laboratoires et les metiers de la pellicule. lire la suite dans le .pdf >

Filmer les communistes. Les pellicules du fantôme.

2003

filmer les communistes. les pellicules du fantome. 2003 filmer les communistes. les pellicules du fantome. dans une phrase paradoxale et desormais fort celebre deleuze remarquait que les grands cineastes francais (gremillon, resnais, les straub…) etaient aussi ceux qui avaient filme «le peuple qui manque». environ quinze ans plus tard, dans «liberation», en 1991, serge daney appelait de ses voeux un cineaste (il n’en trouvait pas) capable de filmer un «communiste pur boeuf». on le sait, le cinema francais est peu historique et politique. cependant, a force de le dire et repeter, on risquerait de ne pas voir que depuis plusieurs annees deja, dans ce domaine egalement, les choses commencent a changer. certes, quand on constate que «le cuirasse potemkine» (1925) fut seulement autorise en france en 1952 – soit peu avant la guerre d’algerie qui vit un renforcement de la censure, on peut supposer qu’il n’etait guere evident pour les cineastes qui l’auraient voulu de filmer des communistes, en dehors d’une apprehension comique et en definitive consensuelle, si ce n’est convenue (pepone dans la serie des «don camillo», entre autre realisee par duvier a partir de 1952). 1968 marque par contre une irruption massive, nouvelle, de la politique dans la societe francaise. cela eut quelques incidences sur le cinema. rohmer qui semble bien etre un homme de droite – savoir si son cinema est de droite est un autre debat – confie a antoine vitez dans «ma nuit chez maud» (1969), un beau personnage d’intellectuel communiste, marxiste en tout cas, dont le gout assume pour la theorie et le verbe l’empeche de vivre concretement ses penchants amoureux. parallelement, une certaine tendance du cinema d’extreme gauche (comme dans quelques films de marin karmitz) construisait le modele du dirigeant ouvrier « pc-cgt », apparatchik generalement cravate et borne, dont une breve esquisse se trouve dans le celebre court documentaire (militant), «la reprise du travail aux usines wonder» (1968). resnais, surtout («la guerre est finie», 1966, et «mon oncle d’amerique, 1980) et tavernier («l’horloger de saint-paul», 1974) glissent egalement des personnages de communistes au sein de certains de leurs films, personnages non pas condamnes par l’histoire (ni par le realisateur) mais fatigues ou decus par cette premiere. lire la suite dans le pdf > la guerre est finie d’alain resnais (1966)

L’histoire, le cinéma, la CGT et, enfin, un peu de banlieue

2003

l’histoire, le cinema, la cgt et, enfin, un peu de banlieue 2003 l’histoire, le cinema, la cgt et, enfin, un peu de banlieue petit preambule autour d’un « nouvel » objet au debut des annees 70, essentiellement grace a marc ferro et a pierre sorlin, s’est esquissee une nouvelle discipline historique baptisee « histoire et cinema » alors que se developpait, toujours dans le domaine de l’histoire, toute une serie de « nouveaux objets » et de « nouveaux territoires » dont le cinema devait etre un des plus beaux fleurons. las, quand on parla, des les annees 80, de « crise de l’histoire », le diagnostic pointa l’eparpillement des sujets, la fin de toute vision globale et de l’interdisciplinarite[1]. beaucoup pronerent un retour au metier d’historien, a la methode. or, le cinema, « nouvel objet » etait de surcroit souvent aborde a tatons. encore aujourd’hui, la methode pour apprehender un film de maniere historique fait majoritairement defaut. les historiens ont derriere eux au moins un siecle d’analyse scientifique des textes, mais l’experience est maigre en ce qui concerne l’apprehension de l’image en general, et celle-ci l’est encore plus pour l’image animee. cependant, depuis ces dernieres annees, la « nouvelle » discipline connait un essor certain – essor s’appuyant sur des acquis recents de l’histoire et, surtout, sur un acces beaucoup plus aise aux archives-papier et aux archives-film. incontestablement, le centenaire de la naissance officielle du cinema, riche en programmations, missions et colloques, a eu un effet dynamique. toutefois, si la discipline gagne en scientificite elle perd – mais peut-etre est-ce le prix de ce gain – en homogeneite, elle aussi. se sont ainsi developpees, recemment, plusieurs histoires du cinema dont certaines sont tres prometteuses : une histoire culturelle (des salles, des spectateurs, de la cinephilie, des festivals…[2]), une histoire economique (des firmes, des studios, des circuits de distribution..[3]), une histoire technique (des appareils de projections avant et apres lumiere… [4]). ces histoires ont eu comme merite de separer l’histoire et le cinema de la cinephilie extatique comme d’une histoire etroite du cinema ignorant tout contexte. elles nous ont appris – au risque parfois de perdre l’objet film – que le cinema ne se resumait pas a quelques chef-d’oeuvres, ni aux longs-metrages de fiction, ni meme aux seuls films. le cinema comme art, industrie, spectacle, representation, necessite une approche plurielle. entre l’emergence de cette nouvelle discipline et le developpement recent de ces multiples histoires, sont aussi apparues des histoires thematiques et/ou chronologiques. aujourd’hui delaissees par certains historiens dont l’objet principal, voir unique, est le cinema – parce que trop soumises a leurs yeux a des chronologies exterieures a leur sujet –, ces histoires rencontrent par contre un echo certain chez les « historiens classiques », (par leur connaissance meme de la methodologie historique et leur inscription precise dans un cadre politique et social)[5]. ces deux mondes – chacun d’ailleurs est bien heterogene – commencent a peine aujourd’hui a se rencontrer ; il faudrait bien pourtant que l’echange soit plus soutenu ; une serie d’erreurs, de part et d’autre, pourrait ainsi etre evitee. sur les routes d’acier, documentaire realise en 1938 par boris peskine

Les films syndicaux ou la trilogie cégétiste du Front populaire

2003

les films syndicaux ou la trilogie cegetiste du front populaire 2003 les films syndicaux ou la trilogie cegetiste du front populaire pendant longtemps les deux films de jean renoir, la vie est a nous  (1936), produit par le parti communiste dans le cadre de la campagne electorale des elections legislatives, et la marseillaise (1938), en partie financee par une souscription populaire organisee par la cgt, ont ete les deux arbres, l’un franchement communiste, l’autre tres « front populaire », qui ont masque une foret de films produits et diffuses par des reseaux militants particulierement vivaces, reseaux (de gauche) tentant de marier culture, distraction et propagande.  la cgt ne s’est pourtant pas contentee de participer activement a l’aventure de la marseillaise; l’organisation syndicale a en effet ete a l’origine, autour de 1938, de trois « films federaux », sur les routes d’acier, les batisseurs et les metallos, soit les films des federations des cheminots, des travailleurs du batiment  et des metallurgistes, respectivement realises par boris peskine, jean epstein et jacques lemare. s’interroger aujourd’hui sur les conditions d’eclosion de ces films nous conduit a apprehender une partie des rapports de la cgt avec le cinema – entendu comme outil de propagande mais aussi comme milieu professionnel ; analyser  leur contenu permet egalement de situer les representations confederales du travail et des metiers, de l’histoire et de la nation ; enfin, apres ces regards extra et intra diegetiques, il est possible d’esquisser une etude comparative, a la fois synchronique et diachronique, des differences existants entre ces trois films du point de vue des histoires respectives des federations, des parcours des realisateurs et aussi des moments precis ou ces oeuvres ont ete produites (sous cet angle, dans le contexte du front populaire, une variation de quelques mois peut etre capitale). defile des ouvrieres de l’industrie du film et de leur syndicat (sgtif) en 1936

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