In Situ

Collège Théodore Monod de Gagny

2021-2022

Partenaires

Bibliothèque en Seine-Saint-Denis

Paul Costes et Bijan Anquetil travaillent ensemble depuis une quinzaine d’années. Ils ont co-réalisé deux films documentaires et collaboré sur leurs projets personnels. Bijan Anquetil a monté son film La nuit remue à Périphérie en 2012. 

Tous les deux habitent dans le Département de la Seine-Saint-Denis qui est devenu un lieu d’exploration et de recherche dans leur travail de cinéastes. Deux films documentaires y ont vu le jour, un projet de fiction y est en cours dans le quartier tsigane des Murs à Pêches de Montreuil. Le choix du lieu est déterminant dans leur travail. Filmer un lieu, y poser sa caméra, proposer son point de vue, c’est possiblement proposer une autre manière de l’habiter. 

Avec l’association Cinémas 93 ils mènent depuis 2015 un atelier « cartes postales ». À partir de documents trouvés dans les Archives municipales, souvent une carte postale ancienne, les participants sont amenés à mener l’enquête et à s’interroger sur l’histoire et la représentation de leur quartier. Ces courts métrages documentaires, issus d’un travail collectif, sont diffusés dans les salles de cinémas municipales du réseau « Cinémas 93 », avant les longs métrages. Si la proposition est simple, il leur a fallu à chaque fois trouver une nouvelle écriture, par l’image et le son.

Photos d’Antoine Vaton
Portraits des élèves
Photos des élèves en train de filmer leur camarades

De là est né le projet d’un film documentaire constitué à partir des images des Archives Départementales de la Seine-Saint-Denis. Un film qui raconterait une histoire de la Seine- Saint-Denis. 

C’est en s’appuyant sur cette démarche que Bijan Anquetil et Paul Costes ont proposé de travailler avec le collège Théodore Monod de Gagny. L’enjeu de cette Résidence est de permettre la rencontre entre les collégiens « chez eux » et des cinéastes « au travail ».

Les collégiens et les enseignants seront en quelques sortes nos hôtes, nos guides. Nous tacherons de les initier à notre travail qui est aujourd’hui à l’étape de la recherche et de l’écriture. 
L’objectif de cette résidence pour les élèves est de leur donner l’occasion de se réapproprier leur collège et leur quartier par les moyens du cinéma documentaire. Apprendre à observer le lieu que l’on fréquente tous les jours et ouvrir une possibilité de le voir et le faire voir autrement. C’est donc avant toute chose une éducation au regard et à l’écoute que nous leur proposons. Avant même de filmer, il faut commencer par se demander : Qu’es-ce que je vois ? Qu’est ce que j’entends ? Qu’est-ce que cela me raconte ?

Lecture de Marin Fouqué

L’autre axe important sera de les initier au travail des archives. Nous avons déjà eu l’occasion d’amener des collégiens visiter des archives municipales. C’est toujours un moment très surprenant pour eux. Les archivistes des Archives Départementales seront sollicités pour les initier à leur travail. Ils seront nos têtes chercheuses dans la quête et collecte d’images (animées mais pas seulement). Ce sera aussi l’occasion de s’interroger sur l’histoire et la géographie de leur ville, avec la possibilité de s’appuyer sur les enseignants. C’est ainsi qu’un premier atelier de travail, en collaboration avec les Archives Départementales va permettre aux élèves de découvrir les cartes de leur territoire depuis les origines. Cette première carte servira de support à un travail plastique tout au long de l’année qui permettra de dessiner une nouvelle carte à l’image des élèves. Cette carte support sera comme le journal de bord visuel de la Résidence. 

Pour l’Acte Inaugural initiant la Résidence les cinéastes et l’écrivain Marin Fouqué ont imaginé de remplacer la sonnerie du lycée par de courts extraits du livre « 77 », lus par l’auteur et mis en son par les cinéastes. Dans un premier temps l’idée est de travailler cette rencontre entre le texte, les archives et les éléments issus des ateliers d’écriture mené par Marin Fouqué et la matière issue des sorties photographiques et filmiques dans la ville de Gagny. Comment faire dialoguer les images et le texte ? Comment raconter un lieu ? A cet effet les cinéastes comptent explorer les différents registres de voix ( voix off, voix de narrateur, voix du personnage…). 

Cette collaboration avec les élèves aboutira, en fin d’année, sur une série de courts métrages documentaires. A quoi ressembleront ces films ? Nous ne le savons pas encore. Ce sera le fruit de cette Résidence. Des films, fabriqués à plusieurs mains, qui regardent depuis le présent vers le passé, l’avenir et l’imaginaire. Comme autant de manières de traverser et de raconter leur ville.